COTEXTE ET CITATION: |
Classiques Garnier, 1955, tome II, ch. VI, p. 24, 25, 26 : On battit aussi des mains à la vue de quelques autres acteurs, et particulièrement d'une actrice qui faisait un rôle de suivante. Je m'attachai à la considérer ; et il n'y a point de termes qui puissent exprimer quelle fut ma surprise, quand je reconnus en elle Laure, ma chère Laure, que je croyais encore à Madrid auprès d'Arsénie. (...) Ce que je pensais était véritable ; le marquis de Marialva passait avec elle presque toutes les matinées. <CITATION>Ainsi je m'attendais à un mauvais compliment, lorsque cette originale actrice, me voyant paraître, accourut à moi les bras ouverts en s'écriant, comme par enthousiasme : Ah ! mon frère, est-ce vous que je vois ? A ces mots elle m'embrassa à plusieurs reprises ; puis, se tournant vers le Portugais : Seigneur, lui dit-elle, pardonnez si en votre présence je cède à la force du sang. Après trois ans d'absence, je ne puis revoir un frère que j'aime tendrement sans lui donner des marques de mon amitié. (...) Ce discours m'embarassa d'abord ; mais j'y démêlai bientôt les intentions de Laure ; et, secondant son artifice, je lui répondis d'un air accommodé à la scène que nous allions jouer tous deux : Grâce au ciel, ma soeur, nos parents sont en bonne santé.CITATION> |