Satorbase


TOPOS: DEFENDRE_(SE)_CONTRE_VIOL
OCCURRENCE: 105004 chantier
CONTEXTE:
COTEXTE ET CITATION: [M. de Molière] 'fit tant que nous nous trouvâmes tous deux seuls assez loin dans la forest....J'y descendis de cheval à sa priere, et le voyant s'y coucher de son long pour se reposer, je m'allay mettre auprés de luy en la même posture, sans aucun soupçon de ce qui m'y devoit arriver. Alors mon prétendu pere s'approchant un peu et m'embrassant tendrement; commença k me découvrir un secret, auquel je n'eusse jamais pensé, et me raconta l'histoire de ma naissance. Il m'étala ensuite les obligations que je luy avois...et le refrein de tout cela fut que je devoispondre à sa passion pour éviter le vice d'ingratitude....Je me trouvay d'autant plus embarrassée, que cet homme aprés avoir fini son discours, se mit en devoir d'encherir par dessus ses caresses ordinaires, et que ma resistance l'embraza davantage par la difficulté. Il se jetta à mes genoux, fit mille extravagances, et quoyque je luy eussepondu qu'un reste de tendresse et de respect, que l'habitude retenoit dans mon coeur, estoit la seule chose qui m'empêchoit de me venger de ses insolences, il ne laissa point de les continuer,jusques à vouloir en venir à la force. Ce fut alors que j'entray en furie, je me démeslay de ses bras, je courus à mon cheval, je pris un pistolet à l'arçon de la selle, et le menaçay de le tuer, s'il ne me laissoit; il n'en fit rien, et au contraire sa brutalité se changeant en fureur, je le vis venir à moy comme un satyre, en jurant qu'il se satisferoit; je lâchay le pistolet qui le blessa de deux bales dans le corps».
NOTES: [(Page) 14-16]
SOURCE: Villedieu (Mme de), Desjardins, moires de la Vie de Henriette Sylvie de Molière. Paris: 1671-72.
CHERCHEUR/E: Kuizenga D.