Satorbase


TOPOS: TRAVESTIR_IDENTITE
OCCURRENCE: 305511 accreditee
CONTEXTE: Jehan expédie son serviteur Robin en reconnaissance, non sans l’avoir grimé de façon à ce qu’il ne soit pas reconnu.
COTEXTE ET CITATION: Je palirai si ton visage
D’une erbe que je connois bien,
Nus ne te connoistroit pour rien.
[...] Atant cuelli en la gaudine
Jehans d’une herbe la rachine,
Si l’a au pumel de s’espee
Broiie et d’iauwe destempree.
Aprés a Robin oint du jus
Se qu’en tout le mont sus ne jus
Ne vit homme qui ne quidast
Que fort fievre le travillast.
Plus pale que cire matie
Est sa chiere, et toute froncie.
Un baston pour li apoiier
Fist de la branche d’un pomier.
Or voist quel part que il volra,
Ja reconneüs ne sera.

Je vais pâlir ton visage avec une herbe que je connais, si bien que personne ne pourra te reconnaître, quoi qu’il arrive. [...] Jehan cueillit alors dans le bois la racine d’une herbe qu’il broya du pommeau de son épée et dilua dans l’eau, puis avec le jus il enduisit le visage de Robin si bien que personne au monde n’aurait douté qu’il souffrît d’une forte fièvre. Sa peau ressemble à de la cire, flétrie et toute ridée. Il lui tailla dans une branche de pommier un bâton pour s’appuyer. Qu’il aille où il voudra, on ne le reconnaîtra pas.
NOTES: P. 116-117, v. 3494-96 et 3529-3542 ; trad. p. 74-75.
Inversion des grimages de Tristan ou de Nicolette qui se déguisent en jongleurs et qui, pour ne pas être reconnus, teignent leur visage en noir. Voir plus loin p. 120-122.
SOURCE: Philippe de Rémi, Jehan et Blonde. Champion: Paris, 1984.Edition Sylviecuyer
CHERCHEUR/E: Jeay M.