PHRASE: | Une personne travestit son nom ou son identité. |
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OCCURRENCE: |
100120 accreditee
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CONTEXTE: |
Le narrateur change son identité pour pouvoir assister à un dîner au cours duquel lui, sa maîtresse et le frère de celle-ci essaient de tromper un homme riche. Au souper qu'offre le vieux de G...M..., des Grieux se fait passer pour le jeune frère un peu niais de Manon. Scène de comédie assez trouble où l'on se moque du vieil amant et où on l'escroque. Jeu sur l'ambiguïté de "nos deux chairs se touchent de bien proche". |
COTEXTE ET CITATION: |
Il fut donc réglé que nous nous trouverions tous à souper avec M. de G... M..., et cela pour deux raisons : l'une, pour nous donner le plaisir d'une scène agréable en me faisant passer pour un écolier, frère de Manon; l'autre, pour empêcher ce vieux libertin de s'émanciper trop avec ma maîtresse, par le droit qu'il croirait s'être acquis en payant si libéralement d'avance. Nous devions nous retirer, Lescaut et moi, lorsqu'il monterait à la chambre où il comptait de passer la nuit ; et Manon, au lieu de le suivre, nous promit de sortir, et de la venir passer avec moi. Lescaut se chargea du soin d'avoir exactement un carrosse à la porte. " "Je lui trouve de l'air de Manon, reprit le vieillard en me haussant le menton avec la main. Je répondis d'un air niais: "Monsieur, c'est que nos deux chairs se touchent de bien proche ; aussi, j'aime ma soeur Manon comme un autre moi-même." |
NOTES: |
P. 75-77. |
SOURCE: |
Prévost (abbé), Histoire du Chevalier des Grieux et de Manon Lescaut. Garnier/Deloffre-Picard: Paris, 1990. |
CHERCHEUR/E: |
Vergnes S., Weil M. |
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OCCURRENCE: |
305511 accreditee
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CONTEXTE: |
Jehan expédie son serviteur Robin en reconnaissance, non sans l’avoir grimé de façon à ce qu’il ne soit pas reconnu. |
COTEXTE ET CITATION: |
Je palirai si ton visage
D’une erbe que je connois bien,
Nus ne te connoistroit pour rien. [...]
Atant cuelli en la gaudine
Jehans d’une herbe la rachine,
Si l’a au pumel de s’espee
Broiie et d’iauwe destempree.
Aprés a Robin oint du jus
Se qu’en tout le mont sus ne jus
Ne vit homme qui ne quidast
Que fort fievre le travillast.
Plus pale que cire matie
Est sa chiere, et toute froncie.
Un baston pour li apoiier
Fist de la branche d’un pomier.
Or voist quel part que il volra,
Ja reconneüs ne sera.
Je vais pâlir ton visage avec une herbe que je connais, si bien que personne ne pourra te reconnaître, quoi qu’il arrive. [...] Jehan cueillit alors dans le bois la racine d’une herbe qu’il broya du pommeau de son épée et dilua dans l’eau, puis avec le jus il enduisit le visage de Robin si bien que personne au monde n’aurait douté qu’il souffrît d’une forte fièvre. Sa peau ressemble à de la cire, flétrie et toute ridée. Il lui tailla dans une branche de pommier un bâton pour s’appuyer. Qu’il aille où il voudra, on ne le reconnaîtra pas. |
NOTES: |
P. 116-117, v. 3494-96 et 3529-3542 ; trad. p. 74-75. Inversion des grimages de Tristan ou de Nicolette qui se déguisent en jongleurs et qui, pour ne pas être reconnus, teignent leur visage en noir. Voir plus loin p. 120-122. |
SOURCE: |
Philippe de Rémi, Jehan et Blonde. Champion: Paris, 1984.Edition Sylvie Lécuyer |
CHERCHEUR/E: |
Jeay M. |
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OCCURRENCE: |
200180 accreditee
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CONTEXTE: |
Ille qui a fui le duché de Bretagne à cause de l’infirmité, la perte de son oeil qui, pense-t-il le rend indigne de la femme Galeron, dissimule son identité à la cour de Rome où il a été engagé comme soldat. |
COTEXTE ET CITATION: |
A Ille vint et se li dist : “Amis, se Dix vos beneïe, qui estes vous ? Nel celez mie ! -- Sire, je sui uns povres hom ; c’est mes drois nons, issi me nom. Des l’autre soir remés a vous et fu convenant entre nous que pain et vesteüre avroie itant com jo vos serviroie.”
Il s’approche d’Ille et lui dit : “Mon ami, que Dieu vous bénisse. Qui êtes-vous ? Dites-nous la vérité. -- Seigneur, je suis un pauvre homme ; c’est le nom que je mérite et celui que je me donne. Vous m’avez engagé l’autre soir et nous sommes convenus que je recevrais pain et vêtement aussi longtemps que je vous servirai.” |
NOTES: |
P. 94. v. 2164-2172 ; trad. p. 41. |
SOURCE: |
Gautier d"Arras, Ille et Galeron. Paris: H.Champion, 1988.Edition Yves Lefèvre.
Traduction Delclos et Quereuil, Paris, Champion, 1993 |
CHERCHEUR/E: |
Jeay M. |
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OCCURRENCE: |
200132 accreditee
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CONTEXTE: |
Commencement de la nouvelle. |
COTEXTE ET CITATION: |
Le seigneur de Bonnivet, pour se venger de la cruauté d'une dame milanoyse, s'accointa d'un gentil homme italian, qu'elle aymoit, sans qu'il en eut encores rien eu que bonnes paroles et asseurance d'estre aymé. Et, pour pervenir à son intention, luy conseilla si bien, que sa dame luy accorda ce que tant il avoit pourchassé. Dont le gentil homme avertit Bonnivet, qui, apres s'estre fait couper les cheveux et la barbe, vestu d'abillemens semblables à ceux du gentil homme, s'en ala sur le mynuyt mettre sa vengeance à execution: qui fut cause que la dame (après avoir entendu de luy l'invention qu'il avoit trouvée pour la gaigner) luy promit se departir de l'amytié de ceux de sa nation et s'arreter à luy. |
NOTES: |
Classiques Garnier (Bordas), 1991, Nouvelle 14, p. 109. Voir aussi SEDUIRE PAR RUSE et SUBSTITUER PARTENAIRE HOMME. |
SOURCE: |
Navarre (Marguerite de), Heptaméron. Flammarion: Paris, 1982. |
CHERCHEUR/E: |
Dutton, D. |
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OCCURRENCE: |
200190 accreditee
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CONTEXTE: |
Jehan dissimule son identité au comte de Gloucester, le prétendant de Blonde. |
COTEXTE ET CITATION: |
Coment fu vostre non pelé ? –Sire, dist il, j’ai non Gautier, Je sui nes devers Mondidier. -- Gautier ? Diable, ce fu non sot ! Et ou vole vous aler tot ? Cil varlet fou il vostre gent, Cui fu monté seul cheval gent ? -- Oïl voir, sire, il est a moi, Il me garde ce palefroy. –Voel le vous vendre ? Je cater, Si vous vol a raison donner. Il fout mout bel prendre deniers. -- Sire, jel vendrai volentiers, Fait Jehans, car marcheans sui. Comment vous être (ap)pelé ? -- Seigneur, répondit Jehan, Je m’appelle Gautier et je suis né du côté de Mondidier. -- Gautier ? Diable ! Ceci être nom de sot. Et où vous vouloir aller si tôt ? Ce valet, monté su(r) le beau cheval, être votre gens ? -- Oui, seigneur, il est à moi ; il me garde ce palefroi. – Vous vouloir le vendre ? Moi (l’a)cheter et vouloir bien payer. Prend(r)e l’argent être très bon pour vous. Seigneur, je le vendrai volontiers, dit Jehan, car je suis marchand. |
NOTES: |
P. 95, vv. 2639-2653 ; trad. p. 64. Le texte imite le mauvais français parlé par le comte. |
SOURCE: |
Philippe de Rémi, Jehan et Blonde. Champion: Paris, 1984.Edition Sylvie Lécuyer |
CHERCHEUR/E: |
Jeay M. |
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OCCURRENCE: |
200159 accreditee
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CONTEXTE: |
Yvain tient à ce que ses exploits soient contés à la cour d’Arthur, mais ne souhaite pas encore révéler son nom. |
COTEXTE ET CITATION: |
Mais dites nous que nous dirons, Sire, quant devant lui venrons ; De qui nous porrons nous loer Quant nous ne vous savons nommer.” Et il respont : “Che li porrois Dire, quant devant lui verrois, Que li chevaliers au leon Vous dis que jë avoie non. Et avec che proier vous doi Que vous li dites de par moi Qu’il me connoist bien et je lui, Et si ne set or qui je sui.” “Mais dites-nous ce que nous devons dire, seigneur, quand nous serons devant lui, et de qui nous pourrons faire l’éloge, puisque nous ne connaissons pas votre nom." Et il répond : “Voici ce que vous pourrez dire, quand vous serez venus devant lui : “le Chevalier au Lion”. Et je dois vous prier, en outre, de lui dire de ma part qu’il me connaît bien et que je le connais bien, bien qu’il ne sache pas en ce moment qui je suis. |
NOTES: |
Pp. 314-315, v. 4279-4290 Voir v. 4600-4614 : Yvain refuse de donner son nom à Laudine qui ne le reconnaît pas ; il se fait appeler le Chevalier au Lion. Aux vers 4634-4636, il prie Lunette de ne pas révéler son identité. |
SOURCE: |
Chrétien de Troyes, Le Chevalier au lion. Livre de poche, Lettres gothiques: Paris, 1994.Edition et traduction de David Hult |
CHERCHEUR/E: |
Jeay M. |
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OCCURRENCE: |
305811 accreditee
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CONTEXTE: |
Dom Juan, un cadet de noble famille, aime à faire déguiser ses pages et officiers pour leur faire jouer des rôles. |
COTEXTE ET CITATION: |
Un jour, que cette humeur lui monta ne la volonté, il commanda à Dom Juan de se desguiser & masquer avec quelqu'autre, & lui commanda de representer le personnage d'un pretendant de cour, & à l'autre celui de capitaine revenant des guerres de Flandres, & attendant recompense ; à un autre de joüer le roole d'un mal-content ; à un autre d'un amoureux desesperé, prenant plaisir à voir sur le champ la promptitude de leurs esprits & leur vivacité. |
NOTES: |
Page 148. |
SOURCE: |
Camus Jean-Pierre, Divertissement historique. Tübingen: Gunter Narr, 2002.Édition de Constant Venesoen |
CHERCHEUR/E: |
Jeay M. |
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