Satorbase


TOPOS: AMOUR_VENAL_PAYER_CHER
OCCURRENCE: 305941 accreditee
CONTEXTE: Raison met en garde l'Amant contre la vénalité de certaines femmes.
COTEXTE ET CITATION: Mais ja certes n'iert fame bonne
Qui pour don prendre s'abandonne.
Nus hons ne se devroit ja prendre
A fame qui sa chair veult vendre :
Pense il que fame ait son cors chier
Qui tout vif le veult escorchier.
Bien est chaitis et defoulez
Hons qui si vilment est boulez,
Qui cuide que tel fame l'aime
Pour ce que son ami le claime
Et qu'el li rit et li fait feste ;
Certainement nulle tel beste
Ne doit estre amie clamee,
Puis qu'el n'est digne d'estre amee.
L'en ne doit riens prisier moillier
Qui home bee a despoillier.

Mais il est certain qu'on ne trouvera jamais de femme honnête qui se livrerait dans l'unique but de recevoir un cadeau. Aucun homme ne devrait s'éprendre d'une femme qui veut vendre sa chair : croit-il qu'une femme ait de l'affection pour sa personne quand elle veut l'écorcher tout vif ? Il est bien à plaindre et en bien triste posture, l'homme qui de voit trompé si ignominieusement, en croyant qu'elle l'appelle son ami, qu'elle lui rit et lui fait fête ; à coup sûr, une bête de cette espèce ne doit pas être appelée du nom d'amie, puisqu'elle ne mérite pas d'être aimée. On ne doit avoir aucune estime pour une femme qui n'aspire qu'à dépouiller l'homme.
NOTES: P. 296-297, v. 4559-4574.
SOURCE: Guillaume de Lorris et Jean de Meun, Roman de la rose. Paris: Lettres Gothiques, 1992.
CHERCHEUR/E: Jeay M.