Satorbase


TOPOS: PARDON_TRAHISON
OCCURRENCE: 104842 accreditee
CONTEXTE: Une servantenonce à sa maîtresse les assiduités du mari de celle-ci. L'épouse se substituera à la jeune fille, s'émerveillera d'autant plus du tempérarment de son époux que celui-ci avait invité son ami Sandras à profiter du rendez-vous accordé par la servante. La femme pardonne la trahison de son mari par amour pour lui.
COTEXTE ET CITATION: 'Il [Sandras] y demoura bien plus longuement que non pas le mary; dont la femme s'esmerveilla fort car elle n'avoit poinct accoustumé
d'avoir telles nuictées: toutesfoys, elle eut patience, se reconfortant aux propos qu'elle avoit deliberé de luy tenir le lendemain,
et à la mocquerie qu'elle luy feroit recepvoir. [...] le mary s'en vat à la
maison, là oû il trouva sa femme plus belle, plus gorgiase et plus joieuse qu'elle n'avoit accoustumé, comme celle qui se
resjouyssoit d'avoir saulvé la conscience de sa chamberiere, et d'avoir experimenté jusques au bout son mary, sans rien y
perdre que le dormir d'une nuict. [...] à la premiere fois que vous y estes venu, coucher, je vous ay jugé tant amoureux d'elle qu'il n'estoit possible de plus.
Mais, après que vous fustes sailly dehors et puis encores retourné, sembloit que vous fussiez ung diable sans ordre ne mesure.
O malheureux! pensez quel aveuglement vous a prins de louer tant monCorps et mon embonpoinct, dont par si longtemps avez esté jouyssant, sans en faire grande estime ? Ce n'est doncques pas la
beaulté ne l'embonpoinct de vostre chamberiere qui vous a faict trouver ce plaisir si agreable, mais c'est le peché infame de la
villaine concupissence qui brusle vostre cueur, et vous rend tous les sens si hebestez, que par la fureur en quoy vous mectoit
l'amour de ceste chamberiere, je croy que vous eussiez prins une chevre coiffée pour une belle fille."
NOTES: [(Page & nouv.) 8e, p.44-45]
SOURCE: Navarre (Marguerite de), Heptaméron. Paris: Classiques Garnier, 1950.Édition de Michel François
CHERCHEUR/E: Bideaux M.