OCCURRENCE: |
102346 chantier
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CONTEXTE: |
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COTEXTE ET CITATION: |
-Dame, dit-il, vous m'avez prié si instamment que je ne saurais rien vous cacher de ce que je sais. Je vous déclare en toute vérité que c'était lui, en personne, qui portait des armes vermeilles, qui arborait la manche sur son heaume, et qui a été le vainqueur du tournoi". Quand la reine entendit ces paroles, elle n'ajouta pas un mot et entra dans sa chambre en pleurant; elle manifestait une profonde douleur, se disant à elle-même: -Ah! Dieu, comme il m'a bassement trahie, celui dont le coeur, croyais-je, abritait la loyauté même, pour qui j'avais été, par amour, jusqu'à déshonorer l'homme le plus noble du monde! Ah! Dieu, qui pourra désormais se fier à la loyauté d'aucun homme, d'aucun chevalier, quand la loyauté s'est logée chez le meilleur des meilleurs! Ainsi se lamentait en secret la reine, convaincue que Lancelot aimait celle dont il avait porté la manche au tournoi et l'avait, elle, abandonnée. Elle en éprouvait un si profond désarroi qu'elle ne savait quelle décision prendre, sinon celle de se venger de Lancelot ou de la demoiselle, si elle le pouvait, dès qu'elle en verrait l'occasion. Telle était la tristesse qu'inspiraient à la reine les nouvelles que lui avait apportées messire Gauvain. |
NOTES: |
[(Page & Paragraphe) 72-3, 32] |
SOURCE: |
Chrétien de Troyes, Le Conte du Graal. Lecoy/Champion: Paris, 1975. |
CHERCHEUR/E: |
Michel B., Weil M. |
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