COTEXTE ET CITATION: |
Et puis que conté le vous a Celi qui jadiz m'espousa, Le mien plus ne vous celerai, A tesmoig vous appelerai. N'a pas trois anz c'un frere eüstes, Conte d'Anjou, bien le seüstes, Qui ot fame courtoise et sage Qui tost morut, ce fu dommage. Unne fille l'en demoura Que molt ama et honnoura Li quens, quer plus d'enfanz n'avoit. ...Biaus oncles, vez ci vostre niece Qui a eü mainte paine traite, Et maint peril au Dieu plesir."
Et puisque celui qui jadis m'épousa vous a révélé son identité, je ne vous cacherai plus la mienne et je vous prendrai à témoin. Vous aviez moins de trois ans quand, vous le savez bien, vous eûtes un frère, le comte d'Anjou. Il eut une femme courtoise et sage qui mourut tôt, et ce fut bien dommage. Elle laissait une fille, que le comte aima beaucoup et honora car il n'avait pas d'autre enfant... Bel oncle, voici votre nièce, qui a souffert bien des peines et couru maint périls selon la volonté de Dieu. |