Satorbase


TOPOS: VICTIME_REUSSIR_SE_DEFENDRE
OCCURRENCE: 104542 accreditee
CONTEXTE: Le passage se situe dans le cadre d'une conversationHaly dit qu'il y a deux reines de Fez, une mère dépouillée, et sa fille, puissante. Haly, sans en savoir rien de plus, choisit généreusement la part de la mère dépouillée. Le Capitaine de Gardes lui ordonne de le suivre quand même.
COTEXTE ET CITATION: Rustan et moi, nous courûmes sur l'escalier pour en apprendre la cause [du bruit]: mais nous fûmes extraordinairement surpris de le voir tout rempli de gens armez, à la tête desquels nous reconnûmes le Capitaine des Gardes de Zelide. Je pâlis de crainte pour le jeune Haly, à cette vûe : mais j'en eus bien encore une plus grande, quand je vis que ces gens s'avançoient insolemment vers la chambre du Prince, malgré la resistance que nous y voulions faire, et qu'ils s'approchoient de son lit, sans lui donner seulement le temps de sçavoir, d'où provenoient le tumulte qu'il entendoit : si je n'avois point été retenue, j'aurois été punir cet audacieux, de l'arrogance qu'il témoignoit : mais ces gens nous avoient saisis d'abord, et je ne pouvois secourir mon cher Prince, que de la voix et des yeux.[... ] Allons, alons, jeune homme...ne resistez pas davantage à ce que je souhaite de vous; mon ordre porte exprés de vous conduire à Fez, et si vous ne le faites volontairement, je vous le ferai faire de force. Les yeux de mon Prince s'allumerent d'un courroux heroïque à cette menace, et sautant legerement de son lit, il se jetta au cimeterre de celui qui lui parloit, avec un courage incroïable, et le surprit si fort par cette action, qu'à peine avoit-il eu le temps de songer à se défendre, que le jeune Haly lui avoit déja arraché son cimeterre, l'avoit porté par terre; et que lui tenant un genoux sur l'estomac, le menaçoit de lui percer, s'il ne commandoit à ses gens de sortir à l'instant de sa chambre. Cette grande action avoit si fort épouvanté ceux qui en furent les témoins, qu'ils ne paroissoient immobiles ; eux qui nous tenoit nouscherent, et le jeune Amador, et nos domestiques étant accourus aux cris que nous avions faits, nous nous rangeâmes tous aux côtez du Prince, resolus d'y mourir, ou d'empêcher la violence qu'on lui vouloit faire mais le nombre des ennemis, et le desordrenous étions, auroient pourtant rendu nôtre resistance inutile ; si quelques-uns des soldats de l'Envoïé de Zelide, qui étoient charmez de la valeur de mon Maître ne se fussent genereusement rangez de nôtre parti, et n'eussent hautement protesté qu'ils ne souffriroient point qu'on fît de violence à ce jeune Heros. Si-tôt que nous eûmes se [sic] secours, nous jugeâmes bien que la victoire nous seroit facile, et en effet ceux de ces gens qui ne s'étoient pas rangez de nôtre parti, lâcherent le pied, et leur Chef étant ainsi abandoné, nous demeurâmes maîtres de sa vie et de sa liberté.
NOTES: [(Page & Tome) 443-4, 1] Cie des Libraires p.142-146
SOURCE: Villedieu (Mme de), Desjardins, Alcidamie. 16.dition ajoutée par SatorBase.)
CHERCHEUR/E: Kuizenga D.