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TOPOS: ENTRÉE_COUVENT_F_DÉTERMINER_SORT_PARTENAIRE
OCCURRENCE: 305580 accreditee
CONTEXTE: Guildeluec a découvert que son époux, Eliduc, est amoureux de Guilliadun. Elle demande à entrer dans un couvent pour laisser la place à sa jeune rivale car il n’est pas moral d’avoir deux épouses. Eliduc accepte, se remarie et, après un certain nombre d’années de bonheur avec sa seconde femme, il suit l’exemple de la première, fait bâtir un monastère dans lequel il se retire, tandis que sa seconde femme rejoint la première au couvent.
COTEXTE ET CITATION: e a vostre ami vus rendrai
Del tut le vueil quite clamer,
E si ferai mun chief veler

cungié li a rové e quis
qu’ele puisse de lui partir,
nune vuelt estre, Deu servir;
de sa terre li doint partie
u ele face une abeïe;
cele prenge qu’il eime tant
kar n’est pas bien ne avenant
de dous espuses meintenir,
ne la leis nel deit cunsentir.

Granz almosnes e granz biens firent,
Tant que a Deu se cunvertirent.
Pres del chastel de l’altre part
Par grant cunseil e par esguart
une eglise fist Elidus,
e de sa terre I mist le plus
e tut sun or e sun argent;

Quant tut aveit apareillié,
Nen a puis guaires atargié:
ensemble od els se dune e rent
pur servir Deu omnipotent.
Ensemble od sa femme premiere
Mist sa femme que tant ot chiere

«[…] et vous rendre à votre ami. Je veux lui redonner sa liberté et puis je prendrai le voile[…]. Elle (Guildeluec) lui (Eliduc) demande la permission de se séparer de lui: elle veut devenir religieuse et servir Dieu. Qu’il lui donne une partie de son domaine pour qu’elle y fonde une abbaye et qu’il épouse celle qu’il aime tant! Car il est contraire à la morale et aux usages de garder deux épouses; et la religion ne saurait l’admettre[…] distribuant aumônes et bienfaits, jusqu’au jour où ils se sont donnés à Dieu. De l’autre côté du château, Eliduc a mis tous ses soins à faire bâtir une église, pour laquelle il a donné la plus grand partie de sa terre, tout son or et son argent. […]Quand tout a été prêt, il les a rejoints sans plus attendre et a fait voeu de servir Dieu tout-puissant. A sa première épouse il a confié la seconde, qu’il aimait tant […].» (Traduction Laurence Haraf-Lancner, Lais de Marie de France, Paris: Lettres Gothiques, 325, 327).
NOTES: P. 322, vers 1100-1102 ; p.324, vers 1122-1130 ; 1151-57 ; p.326, vers 1163-66.
SOURCE: Marie de France, Eliduc. Paris: Lettres Gothiques, 1990.Texte édité par Karl Warnke
Traduction par Laurence Harf-Lancner
CHERCHEUR/E: Denis, Françoise