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TOPOS: AMOUR_VENAL_PAYER_CHER
OCCURRENCE: 305947 accreditee
CONTEXTE: Dans ses conseils à l'Amant afin de lui expliquer comment garder l'amour d'une femme parsème de clichés misogynes empruntés à Juvénal, ses arguments inspirés du livre II de l'"Art d'aimer" d'Ovide.
COTEXTE ET CITATION: Car onques amours mancheande
Ne fu par fame controuvée
Fors par ribaudie prouvée ;
N'il n'i a point d'amour, sanz faille,
En fame qui pour don se baille :
Tel amour fainte, mal feu l'arde !
La ne doit on pas mettre garde.
Si sont eles voir presque toutes
Couvoiteuses de prendre et gloutez
De ravir et de devourer,
Si qu'il n'i peut riens demourer
A ceuls qui plus pour leur se claiment
Et qui plus loialment les aiment.
[…] Mais une granz bourse pesanz
Toute farcie de besanz,
S'el la veoit saillir en place
Tost i corroit a plaine brace
Qu'eles sont mais si aoursées
Qu'els ne queurent fors as boursées.

En effet l'amour vénal n'a été inventé par la femme que par un véritable esprit de débauche ; et incontestablement il n'y a pas d'amour chez une femme qui se donne en échange de cadeaux : un amour simulé de cette espèce, que le feu de l'enfer le brûle ! À cela il ne faut pas accorder la moindre attention. Et pourtant, à la vérité, elles sont presque toutes avides de prendre et gourmandes de ravir et de dévorer, de telle sorte qu'il ne peut rien subsister à ceux qui se disent leur appartenir le plus et qui les aiment le plus loyalement. […] En revanche, une grosse bourse toute farcie de besants, si elle la voyait surgir tout à coup, elle s'élancerait vers elle à bras ouverts, car désormais les femmes ne mettent tant d'ardeur qu'à courir vers les bourses remplies.
NOTES: P. 498-499, v. 8278-8290.
SOURCE: Guillaume de Lorris et Jean de Meun, Roman de la rose. Paris: Lettres Gothiques, 1992.
CHERCHEUR/E: Jeay M.