PHRASE: | Un jeune ignorant est initié par une femme experte en amour et à la vie mondaine. |
OCCURRENCE: |
100958 accreditee
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CONTEXTE: |
Jacob est initié à l'amour par Mme de Ferval. |
COTEXTE ET CITATION: |
Et là-dessus la Remy nous salue, nous laisse, ferme la porte sur nous, ôte la clef, que nous lui entendîmes retirer quoiqu'elle y allât doucement. Il faut donc que cette femme soit folle : je crois qu'elle nous enferme! me dit alors Mme de Ferval en souriant d'un air qui entamait la matière, qui engageait amoureusement la conversation, et qui me disait : Nous voilà donc seuls ?" Jacob résume son initiation amoureuse : "Figurez-vous ce que c'est qu'un jeune rustre comme moi, qui, dans le seul espace de deux jours, est devenu le mari d'une fille riche, et l'amant de deux femmes de condition. Après cela mon changement de décoration dans mes habits, car tout y fait ; ce titre de monsieur dont je m'étais vu honoré, moi qu'on appelait Jacob dix ou douze jours auparavant, les amoureuses agaceries de ces deux dames, et surtout cet art charmant, quoique impur, que Mme de Ferval avait employé pour me séduire; cette jambe si bien chaussée, si galante, que j'avais tant regardée... Enfin l'air qu'on respire au milieu de tout cela : voyez que de choses capables de débrouiller mon esprit et mon coeur, voyez quelle école de mollesse, de volupté, de corruption, et par conséquent de sentiment; car l'âme se raffine à mesure qu'elle se gâte. Aussi étais-je dans un tourbillon de vanité si flatteuse, je me trouvais quelque chose de si rare, je n'avais point encore goûté si délicatement le plaisir de vivre, et depuis ce jour-là je devins méconnaissable, tant j'acquis d'éducation et d'expérience". ARTFL (Ed. F. Deloffre, Paris, Garnier, 1959). p. 187 |
NOTES: |
[(Page) 222] |
SOURCE: |
Marivaux (Pierre Carlet de), Paysan parvenu (Le) ou les Mémoires de M***. Garnier/Deloffre: Paris, 1969. |
CHERCHEUR/E: |
Coulet H. |
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OCCURRENCE: |
103478 accreditee
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CONTEXTE: |
Dans la cour de l'hôtellerie d'Amiens, des Grieux, âgé de dix-sept ans, rencontre Manon Lescaut encore plus jeune que lui. Bientôt, il connaîtra avec elle les premiers plaisirs de l'amour. |
COTEXTE ET CITATION: |
"Ainsi j'eus le plaisir, en arivant à l'auberge, d'entretenir seul la souveraine de mon coeur. Je reconnus bientôt que j'étais moins enfant que je ne le croyais. Mon coeur s'ouvrit à mille sentiments de plaisir dont je n'avais jamais eu idée. Une douce chaleur se répandit dans toutes mes veines. J'étais dans une espèce de transport, qui m'ôta pour quelque temps la liberté de la voix et qui ne s'exprimait que par mes yeux." |
NOTES: |
[( Page & Partie) 41 GF] |
SOURCE: |
Prévost (abbé), Histoire du Chevalier des Grieux et de Manon Lescaut. Garnier/Deloffre-Picard: Paris, 1990. |
CHERCHEUR/E: |
Marsal H., Weil M. |
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OCCURRENCE: |
100962 accreditee
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CONTEXTE: |
C'est par Mme de Sénanges qu'on voit Meilcour pour la première fois apparaître dans un bal, donc dans la vie mondaine. |
COTEXTE ET CITATION: |
Tout entier à ma tristesse, à peine la remarquai-je quand elle [Mme de Senanges] entra: il n'en fut pas d'elle ainsi, elle me saisit d'abord, et ses yeux s'étaient promenés sur toute ma personne, avant que j'eusse seulement entrevu la sienne. [...] En me parlant, elle ne me perdait pas de vue; et l'expression qu'elle mettait dans ses regards était si marquée, que, tout ignorant que j'étais encore, il ne me fut pas possible de m'y tromper. "Madame de Senanges à qui, comme on le verra dans la suite, j'ai eu le malheur de devoir mon éducation était une de ces femmes philosophes, pour qui le public n'a jamais rien été; toujours au-dessus du préjugé, et au-dessous de tout; plus connues encore dans le monde par leurs vices que par leur rang. |
NOTES: |
[(Partie & Page) 1, 144-145] |
SOURCE: |
Crébillon (Claude P.-J.), Egarements du coeur et de l. Prault,Gosse et Néaulme: Paris, La Haye, 1736-38.(Édition ajoutée par SatorBase.) |
CHERCHEUR/E: |
Weil M. |
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OCCURRENCE: |
100960 accreditee
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CONTEXTE: |
Jacob est initié à l'amour par Mme de Fécour. |
COTEXTE ET CITATION: |
Et là-dessus elle embrasse Mme de Ferval qui la remercie, qu'elle remercie, s'appuie sans façon sur mon bras, m'emmène, me fait monter dans son carrosse, m'y appelle tantôt monsieur, tantôt mon bel enfant, m'y parle comme si nous nous fussions connus depuis dix ans, toujours cette grosse gorge en avant, et nous arrivons chez elle. (185) Je suis une femme sans cérémonie, surtout avec les personnes que j'aime et qui sont aimables, monsieur de la Vallée, car vous l'êtes beaucoup ; oh beaucoup ! Le premier homme pour qui j'ai eu de l'inclination vous ressemblait tout à fait ; je crois le voir et je l'aime toujours ; je le tutoyais, c'est assez ma manière, j'ai déjà pensé en user de même avec vous, et cela viendra, en serez-vous fâché ? Ne voulez-vous pas que je vous traite comme lui ? ajouta-t-elle, avec sa gorge sur qui par hasard j'avais alors les yeux fixés ; ce qui me rendit distrait et m'empêcha de lui répondre.(185-6).Jacob résume son initiation amoureuse :"Figurez-vous ce que c'est qu'un jeune rustre comme moi, qui, dans le seul espace de deux jours, est devenu le mari d'une fille riche, et l'amant de deux femmes de condition. Après cela mon changement de décoration dans mes habits, car tout y fait ; ce titre de monsieur dont je m'étais vu honoré, moi qu'on appelait Jacob dix ou douze jours auparavant, les amoureuses agaceries de ces deux dames, et surtout cet art charmant, quoique impur, que Mme de Ferval avait employé pour me séduire ; cette jambe si bien chaussée, si galante, que j'avais tant regardée...enfin l'air qu'on respire au milieu de tout cela : voyez que de choses capables de débrouiller mon esprit et mon coeur, voyez quelle école de mollesse, de volupté, de corruption, et par conséquent de sentiment ; car l'âme se raffine à mesure qu'elle se gâte. Aussi étais-je dans un tourbillon de vanité si flatteuse, je me trouvais quelque chose de si rare, je n'avais point encore goûté si délicatement le plaisir de vivre, et depuis ce jour-là je devins méconnaissable, tant j'acquis d'éducation et d'expérience. ARTFL (Ed. F. Deloffre, Paris, Garnier, 1959). p. 187 |
NOTES: |
[(Page) 185-186] |
SOURCE: |
Marivaux (Pierre Carlet de), Paysan parvenu (Le) ou les Mémoires de M***. Garnier/Deloffre: Paris, 1969. |
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