PHRASE: | Un homme se substitue à un autre à son insu, comme partenaire sexuel. |
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OCCURRENCE: |
103572 accreditee
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CONTEXTE: |
Un orfèvre parisien qui s'est fait livrer deux charrettes de charbon, pousse l'hospitalité jusqu'au point de garder le charretier à dormir malgré le manque de place qui l'oblige à lui faire partager le lit conjugal, laissant dormir l'épouse entre eux. Réveillé par le mouvement suspect de la tête de la dormeuse, dont il se doute bien qu'il est impulsé par le charretier, il frappe celui-ci et le sépare de sa femme. |
COTEXTE ET CITATION: |
Il oyoit le chareton se remuer et tresfort souffler, tout doulcement leva sa main en hault, et si tresbien a point en bas la rabatit qu'en dommage et en sa garenne le poulain au chareton trouva, dont il ne fut pas bien content, et ce pour l'amour de sa femme. Si l'en fist a haste saillir, et dist au chareton : "Que faictes vous, meschant coquart? Vous estes, par ma foy, bien enragé, qui a ma femme vous prenez ; n'en faictes plus, je vous en prie. Par la mort bieu! s'elle se fust a cest cop esveillee que vostre poulain ainsi la harioit, je ne sçay que vous eussiez fait. Car je suis tout certain, tant la cognois je, qu'elle vous eust tout le visage egratigné, et a ses mains les yeulx de vostre teste esrachez!" |
NOTES: |
[(Page & Nouvelle) 210] C'est ce détail qui transforme une banale histoire de tromperie en récit de substitution. Le ressort narratif repose en effet sur l'ambiguïté introduite par cette pointe finale : la dame a-t-elle ou non conscience qu'il ne s'agit pas de son mari ? |
SOURCE: |
Anonyme, Cent nouvelles nouvelles (Les). Droz, éd. Sweetser: Genève, 1966. |
CHERCHEUR/E: |
Jeay M. |
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OCCURRENCE: |
104844 accreditee
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CONTEXTE: |
Bonnivet surprend la confidence d'un gentilhomme milanais et se substitue à lui lors du rendez-vous accordé par la maîtresse de celui-ci. |
COTEXTE ET CITATION: |
Et, entré qu'il [Bonnivet] fut en la chambre de la dame, la referma au coureil, et veit toute ceste chambre tendue de linge blanc, le pavement et le dessus de mesmes, et ung lict, de thoille fort delyée , tant bien ouvré de blanc qu'il n'estoit possible de plus; et la dame seulle dedans avecq son scofyon et la chemise toute couverte de perles et de pierreries; ce qu'il veit par ung coin du rideau, avant que d'estre apperceu d'elle; car il y avoit ung grand flambeau de cire blanche, qui rendoit la chambre claire comme le jour. Et, de paour d'estre congneu d'elle, alla premierement tuer le flambeau, puis se despouilla , et s'alla coucher auprès d'elle. Elle, qui cuydoit que ce fust celluy qui si longuement l'avoit aymée, luy feit la meilleure chere qui luy fut possible. Mais, luy, qui sçavoit bien que c'estoit au nom d'un autre, se garda de luy dire ung seul mot, et ne pensa qu'à mectre sa vengeance à execution: c'est de luy oster son honneur et sa chasteté, sans luy en sçavoir gré ni grace. Mais, contre sa volunté et deliberation, la dame se tenoit si contente de ceste vengeance, qu'elle l'estimoit recompensé de tous ses labeurs jusques ad ce que une heure aprés minuyct sonna qu'il estoit temps de dire adieu. Et, à l'heure, le plus bas qu'il luy fut possible, luy demanda si elle estoit aussy contente de luy comme luy d'elle. Elle, qui cuydoit que ce fust son amy, luy dist que non seullement elle estoit contante, mais esmerveillée de la grandeur de son amour, qui l'avoit gardé une heure sans luy povoir respondre. A l'heure, il se print à rire bien fort, luy disant: " or sus, ma dame, me refuserez- vous une autre fois, comme vous avez accoustumé de faire jusques icy ?" Elle, qui le congneut à la parolle et au riz, fut si desesperée d'ennuy et de honte, qu'elle l'appella plus de mille foys meschant, traistre et trompeur, se voulant gecter du lict à bas pour chercher ung cousteau, à fin de se tuer. |
NOTES: |
[(Page & nouv.) 14e] Occurrence ARTFL p. 808 |
SOURCE: |
Navarre (Marguerite de), Heptaméron. Flammarion: Paris, 1982. |
CHERCHEUR/E: |
Bideaux M. |
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OCCURRENCE: |
TT104838 CHANTIER
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CONTEXTE: |
pp 98-99 "Je m'assoupis un peu, mais les idées délicieuses dont j'étois remplie ne me permettoient pas un long sommeil. L'amour qui ne m'avoit pas quitté dans le sein même du repos, me réveilla, que le jour commençoit à peine à paroître. Mon amant dormoit encore; j'écartai un des rideaux pour le contempler; mais quel prodige! Je reculai d'effroi, en reconnoissant Keil, c'étoit lui qui m'avoit écrit sous le nom du Chevalier; c'étoit lui qui [99] venoit de passer la nuit avec moi, & à qui j'avois prodigué les plus tendres caresses, en croyant ne le faire que pour un amant favorisé . Mon premier mouvement fut la colère & le dêpi d'avoir été trompée. J'allois éclater, lorsqu'une réflexion m'arrêta. J'étois outrée du tour qu'il m'avoit joué; mais le dirais-je? le ressouvenir de la nuit me demandoit grâce pour lui." |
COTEXTE ET CITATION: |
Monsieur Kiel, dont Mademoiselle *** avoit jusqu'à ce jour refusé les empressements, se substitue à son amant, le chevalier de ***, à la faveur d'un "heureux stratagème". |
NOTES: |
98-99 |
SOURCE: |
Villaret (Claude), Antipamela, ou mémoires de M. D***.. [édition inconnu].. |
CHERCHEUR/E: |
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OCCURRENCE: |
104610 accreditee
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CONTEXTE: |
Jacques couche avec Justine à la place de son ami Bigre |
COTEXTE ET CITATION: |
Je ne sais pas si je la violai, mais je sais bien que je ne lui fit pas de mal, et qu'elle ne m'en fit point. D’abord en détournant sa bouche de mes baisers, elle l'approcha de mon oreille et me dit tout bas:"Non, non, Jacques, non...".A ce mot, je fais semblant de sortir du lit, et de m'avancer vers l'escalier. Elle me retint et me dit encore à l'oreille:" Je ne vous aurais jamais cru si méchant, je vois qu'il ne faut pas attendre de vous aucune pitié; mais du moins, permettez-moi, jurez-moi.../Quoi?/Que Bigre n'en saura rien." |
NOTES: |
P.230-231 |
SOURCE: |
Diderot (Denis), Jacques le Fataliste et son Maître. Paris: Garnier-Flammarion, 1970. |
CHERCHEUR/E: |
Rodriguez P. |
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