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BLESSURE_CUISSE/HANCHE_SEXUALITE
PHRASE:Une blessure reçue à la cuisse ou à la hanche évoque la blessure amoureuse et sexuelle.
OCCURRENCE: 200051 accreditee
CONTEXTE: La mère de Perceval lui explique pourquoi elle l'a tenu à l'écart de la chevalerie. Outre que ses deux frères sont morts dans des combats, son père est resté infirme de sa blessure à la cuisse. La stérilité de la terre qui est une conséquence de la blessure en explicite la connotation sexuelle, reliée à la fécondité.
COTEXTE ET CITATION: <citation>Vostres peres, si nou savez,
Fu par mi les anches navrez
Si que il mehaigna do cors.
Ses granz avoirs, ses grands tressors,
Que il avoit come prodom,
Ala toz a perdetiom.citation>

Votre père, vous ne le savez pas, fut blessé entre les hanches, son corps en resta infirme. Ses larges terres, ses grands trésors, qu'il devait à sa valeur, tout partit en ruine.
NOTES: Vv. 407-412
SOURCE: Anonyme, Orson de Beauvais. .
CHERCHEUR/E: Jeay M.
OCCURRENCE: 200052 accreditee
CONTEXTE: Perceval apprend par sa cousine les raisons de l'infirmité du Roi Pêcheur chez qui il vient de passer la nuit. Comme pour son père, la blessure aux hanches a entraîné la stérilité de la terre : voir à ce sujet les vers 3520-3528.
COTEXTE ET CITATION: Rois est-il, bien lo vos os dire,
Mais il fu en une bataille
Navrez et mehaigniez sanz faille
Si que puis aidier ne se pot.
<citation>Si fu navrez d'un javelot
Parmi les anches amedeuz,
S'en est encore si engoiseus
Qu'il ne puet sor cheval monter.citation>

Il est roi, je peux bien vous le dire, mais il a été, au cours d'une bataille, blessé et vraiment mutilé à tel point qu'il ne peut plus se soutenir par lui-même. C'est un javelot qui l'a blessé entre les deux hanches. Il en ressent encore une telle souffrance qu'il ne peut monter a cheval.
NOTES: vv 3446-3453.
SOURCE: Anonyme, Orson de Beauvais. .
CHERCHEUR/E: Jeay M.
OCCURRENCE: 200110 accreditee
CONTEXTE: Un seul des quatre chevaliers qui aiment tous la même femme survit à un tournoi, mais il est blessé à la cuisse et au corps. La blessure à la cuisse représente son impuissance à aimer physiquement.
COTEXTE ET CITATION: <citation>[...]par mi la quisse e enz el cors
si que la lance parut fors.citation>
[...] Mes jo ki sui eschapez vis,
tuz esguarez e tuz chaitis,
ceo qu'el siecle puis plus amer
vei sovent venir e aler
parler od mei matin et seir,
si n'en puis nule joie aveir
ne de baisier ne d'acoler
ne d'altre bien fors de parler.
Tels cent mals me faites sufrir,
mielz me valdreit la mort tenir.

[...] à la cuisse et au corps: la lance le transperce.
[...] Mais moi j'ai survécu et me voici pourtant éperdu et malheureux car je vois aller et venir celle que j'aime plus que tout au monde, je lui parle matin et soir, mais je ne peux pas avoir la joie de l'embrasser et de la prendre dans mes bras, le seul plaisir qui me reste est celui de sa conversation. Vous me faites tellement souffrir que je préférerais mourir.
NOTES: Chaitivel, vv. 123-124 et vv. 215-224.
SOURCE: Le Livre de Poche/Harf-Lancner: Paris, 1990.Lais de Marie de France, Paris, le Livre de Poche, 1990. Traduits et présentés par Laurence Harf-Lancner, qui reprend l'édition de Karl
CHERCHEUR/E: Jeay M.
OCCURRENCE: 200050 accreditee
CONTEXTE: Tristan qui vient d'épouser Yseut-aux-Blanches-Mains se rend compte que malgré son désir pour elle, il ne peut trahir son amour pour Yseut la Blonde. Cette histoire de blessure à la hanche justifiera son impuissance.
COTEXTE ET CITATION: <citation>De ça vers le destre costé
Ai el cors une enfermeté,
Tenu m'ad molt lungement;
Anoit m'ad anguissé forment.
Par le grant travail qu'ai eü
M'est il par le cors esmeü,
Si anguissement me tient
E si prés de la feie me vient
Que j'o ne m'os plus emveisiercitation>
Ne mei pur le mal travaillier.
Uncques pois ne me travaillai
Que treiz feiz ne me pasmai ;
Malades en jui lunges aprés.
Ne vos em peist si or le lais :
Nos le revrum encore asez
Quant jo voldrai e vos voldrez.

Par ici, sur ma hanche droite, j'ai une blessure qui me fait souffrir depuis longtemps. Elle m'a causé cette nuit de grandes souffrances. La douleur que j'ai éprouvée s'est répandue dans l'ensemble de mon corps. Je souffre tellement et si près de la région du foie que je n'ose plus faire l'amour ni même un quelconque effort tant cela me fait mal. Quand j'accomplis le moindre effort, je manque de m'évanouir trois fois. Je suis obligé de m'allonger ensuite pendant un certain temps. Ne vous tourmentez pas si je vouslaisse à présent : vous aurez encore suffisamment l'occasion de faire l'amour.
NOTES: P. 368, v.630-645.
SOURCE: Thomas, Roman de Tristan. Lettres Gothiques/Librairie Générale Fr.: 1989.ms Douce, Bibl. Bodléienne d\'Oxford
CHERCHEUR/E: Jeay M.
OCCURRENCE: 200049 accreditee
CONTEXTE: Le sang laissé sur les draps du lit d'Yseut par la blessure que Tristan à reçue à la chasse servira de preuve au roi Marc de la relation qu'entretiennent sa femme et son neveu.
COTEXTE ET CITATION: Le jor devant, Tristran, el bois,
En la janbe nafrez estoit
D'un grant sengler, molt se doloit.
Deslïez ert, par son pechié. [...]
Le piez a joinz, esme, si saut,
Le lit le roi chaï de haut.
Sa plaie escrive, forment saine ;
Le sanc qui'en ist les dras ensaigne.
<citation>La plaie saigne ; ne la sent,
Quar trop a son delit entent.citation>

La veille, Tristan, dans la forêt, avait été blessé à la jambe par un grand sanglier, il souffrait énormément. La plaie avait beaucoup saigné. Par malheur, elle n'était pas bandée. [...] Il joint les pieds, estime la distance et saute. Il retombe sur le lit du roi. Sa plaie s'ouvre et saigne abondamment. Le sang qui en jaillit rougit les draps. La plaie saigne mais il ne la sent pas car il est tout à la joie de son amour.
NOTES: P. 56, vv. 716-734.
On peut tracer un lien intertextuel avec l'épisode à caractère sexuel des gouttes de sang sur la neige du Conte du Graal de Chrétien de Troyes (vv. 4120-4140), gouttes venues de la blessure infligée à l'oie sauvage par le faucon et dont la couleur sur le blanc de la neige rappelle à Perceval le visage de Blanchefleur.
SOURCE: Livre de Poche, Lettres gothiques: Paris, 1989.Édition D. Lacroix et Ph. Walter
CHERCHEUR/E: Jeay M.