PHRASE: | Une personne en torture une autre avec une aiguille ou un poignard par sadisme. |
OCCURRENCE: |
TT103398 CHANTIER
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CONTEXTE: |
"Il aimait à foutre des bouches et des culs fort jeunes. Il perfectionne en arrachant le coeur d'une fille toute vivante: il y fait un trou, fout ce trou tout chaud, remet le coeur à sa place avec son foutre dedans: on recoud la plaie, et on laisse la fille finir son sort sans secours; ce qui n'est pas long dans ce cas-là". |
NOTES: |
[(Page & Tome & Partie) 276, 2, 4] Le 15 février, Passion 83. A rapprocher de l'agonie de la femme enceinte, dont l'enfant a été remplacé par un paquet de soufre (passion 61, 4e partie). Le "foutre" libertin inverse ses qualités --non plus "source de vie" mais au principe même de la destruction, comme tout explosif. Voir également le topos ARRACHER COEUR |
SOURCE: |
Sade (Marquis de), Cent vingt journées de Sodome (Les)ou l. [édition inconnu].. |
CHERCHEUR/E: |
Martin C. |
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OCCURRENCE: |
TT103396 CHANTIER
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CONTEXTE: |
"Un bougre arrache les entrailles d'un jeune garçon et d'une jeune fille, met les entrailles du jeune garçon dans le corps de la fille et celles de la fille dans le corps du garçon, puis il recoud les plaies, les lie dos à dos, ayant un pilier qui les contient, et placé entre eux deux, et il les regarde mourir ainsi". |
NOTES: |
[(Page & Tome & Partie) 279-80, 2, 4] Le 18 février, Passion 97. Variante complexe de l'occurrence de la quatrième partie, Passion 83. Le complexe est ici opposé au simple, en ce qu'il transforme par inversion une organisation normale en être monstrueux, association d'éléments contradictoires selon la définition de Diderot et de ce fait, promise à une extinction rapide. La contre-nature du sodomite s'exprime dans la plus "achevée" de ses oeuvres. Il ne peut produire qu'un monstre, c'est-à-dire une création portant en soi son principe d'annihilation. Il rivalise alors pleinement avec la nature. |
SOURCE: |
Sade (Marquis de), Cent vingt journées de Sodome (Les)ou l. [édition inconnu].. |
CHERCHEUR/E: |
Martin C. |
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OCCURRENCE: |
TT103388 CHANTIER
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CONTEXTE: |
"Il la gonfle d'eau, ensuite il lui coud le con et le cul, ainsi que la bouche, et la laisse ainsi jusqu'à ce que l'eau crève les conduits, ou qu'elle y périsse". |
NOTES: |
[(Page & Tome & Partie) 250, 2, 3] le 31 janvier, passion 151. Sade ajoute entre parenthèses: "Vérifiez pourquoi une de trop, et s'il y en a une à supprimer que ce soit cette dernière que je coirs déjà faite". C'est en effet la passion 76, avec la mort éventuelle de la victime substituée à son évanouissement. La figure décrit donc une des rares passions que Sade redouble: sa récurrence, pourtant assujettie à une progression ordonnée, échappe au contrôle de l'écrivain. L'impératif et l'ordre totalisant du lecteur remédient aux écarts de la plume. |
SOURCE: |
Sade (Marquis de), Cent vingt journées de Sodome (Les)ou l. [édition inconnu].. |
CHERCHEUR/E: |
Martin C. |
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OCCURRENCE: |
TT103408 CHANTIER
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CONTEXTE: |
"Ce soir-là à la fin du récit, Curval a fait chier Zelmire le matin, le duc lui demande de la merde. Elle ne peut; on la condamne sur-le-champ à avoir le cul piqué avec une aiguille d'or, jusqu'à ce que la peau soit tout inondée de sang, et comme c'est le duc qui est lésé par ce refus, c'est lui qui opère". |
NOTES: |
[(Page & Tome & Partie) 265-6, 2, 4] Le 9 février Zelmire est la seconde femme de Curval; ce sera aussi la deuxième des filles du sérail à être massacrée, après Augustine (la seconde épouse du duc de Blangis). Rappelons que Julie (la première à avoir été associée à la figure, fille de Blangis et première épouse du président de Curval) sera la seule sujette à échapper aux passions meurtrières des libertins. Toute une ordonnance est donc mise en place à travers la récurrence du topos. |
SOURCE: |
Sade (Marquis de), Cent vingt journées de Sodome (Les)ou l. [édition inconnu].. |
CHERCHEUR/E: |
Martin C. |
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OCCURRENCE: |
TT103130 CHANTIER
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CONTEXTE: |
"Il la lie sur un tabouret, à un pied au-dessus de sa tête est un poignard très affilé, suspendu à un cheveu; si le cheveu casse, le poignard, très aigu, lui entre dans le crâne [...] au bout d'une heure, il la délivre, et lui ensanglante les fesses avec la pointe de ce même poignard, pour lui faire voir qu'il piquait bien; il décharge sur le cul ensanglanté". |
NOTES: |
[(Page & Tome & Partie) 235-6, 2, 3] Première mention du décharge après avoir ensanglanté sa victime (dont la fréquence d'apparition s'accélère sensiblement) dans le cadre des "passions de troisième classe, ou criminelles". Comme à la première mention dans le livre, la décharge est déterminée par l'effusion de sang. Mais c'est à présent le libertin qui prend la posture de la Parque: il n'est plus assujetti à ses travaux, il les met en scène. Sa position n'est pourtant pas encore celle de maîtrise: l'aléa du "fil rompu" peut à tout instant l'en priver. Il faut aussi noter l'absence de la figure dans la description des passions doubles associées aux déflorations féminines --objet de la deuxième partie. |
SOURCE: |
Sade (Marquis de), Cent vingt journées de Sodome (Les)ou l. [édition inconnu].. |
CHERCHEUR/E: |
Martin C. |
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OCCURRENCE: |
TT103394 CHANTIER
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CONTEXTE: |
"Ce même soir, on présente Narcisse aux orgies [...] on lui enfonce une aiguille brûlante dans le canal de l'urêtre[...] Pendant la nuit, le duc et Curval[...] descendent Augustine au caveau[...] On l'ouvrit, on lui brûla les entrailles dans le ventre même, et on passa une main armée d'un scalpel qui fut lui piquer le coeur en dedans, à différentes places. Ce fut là qu'elle rendit l'âme. Ainsi périt à quinze ans et huit mois une des plus célestes créatures qu'ait formée la nature, etc. Son éloge". |
NOTES: |
[(Page & Tome & Partie) 289-91, 2, 4] Le 24 février. Permier assassinat détaillé des Cent vingt journées: il commence donc par une orgie où le premier sujet subit le travail de l'aiguille, et se termine avec une figure précédemment dérivée de la première (cf. passion 43, quatrième partie). Quatre victimes sont torturées avant le massacre d'Augustine, dont le catalogue des mutilations semble avoir remplacé la liste de ses qualités. Son éloge, quoiqu'annoncé, n'est pas fait. |
SOURCE: |
Sade (Marquis de), Cent vingt journées de Sodome (Les)ou l. [édition inconnu].. |
CHERCHEUR/E: |
Martin C. |
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OCCURRENCE: |
TT103414 CHANTIER
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CONTEXTE: |
"Il aime en première passion la bestialité, et, pour la seconde, il coud la fille dans une peau d'âne toute fraiche, la tête en dehors, il la nourrit, et on la laisse là dedans jusqu'à ce que la peau de l'animal l'étouffe en se rétrécissant". |
NOTES: |
[(Page & Tome & Partie) 260, 2, 4] Le 5 février, Passion 21 Première mention du topos en quatrième partie, réservée aux "passions meurtrières". Celles-ci sont souvent dérivées de passions simples--dérivation qui donne au texte un semblant de continuité, alors que les différents "dérèglements" se multiplient à Silling. Deux types de mouvements sont dès lors en jeu: l'un est axial, l'autre accentue la dispersion. On retrouve désormais fréquemment deux opérations contraires appliquées au corps de la victime (elle est ici à la fois dilatée et comprimée). |
SOURCE: |
Sade (Marquis de), Cent vingt journées de Sodome (Les)ou l. [édition inconnu].. |
CHERCHEUR/E: |
Martin C. |
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OCCURRENCE: |
TT103132 CHANTIER
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CONTEXTE: |
"Il lui trace des chiffres et des lettres avec la pointe d'une aiguille sur les tétons, mais l'aiguille est envenimée, la gorge enfle, et elle souffre beaucoup". |
NOTES: |
[(Page & Tome & Partie) 238, 2, 3] Empoisonnement d'une zone érogène, associé à la figure --à rapprocher de la deuxième occurrence du topos, déterminant la coprophagie. Comme cette perversion est sans aucun doute la plus symptomatique du texte sadien, il faudrait articuler le topos, l'inscription textuelle et la paresthésie. |
SOURCE: |
Sade (Marquis de), Cent vingt journées de Sodome (Les)ou l. [édition inconnu].. |
CHERCHEUR/E: |
Martin C. |
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OCCURRENCE: |
TT103404 CHANTIER
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CONTEXTE: |
"ils veulent une femme grosse de huit à neuf mois, ils lui ouvrent le ventre, en arrachent l'enfant, le brûlent aux yeux de la mère, lui remettent en place dans l'estomac un paquet de soufre combiné avec le mercure et le vif-argent qu'ils allument, puis ils recousent le ventre et la laisse ainsi mourir devant eux dans des douleurs inouïes, en se faisant branler". |
NOTES: |
[(Page & Tome & Partie) 269, 2, 4] Cette occurrence s'associe également au topos ASSASSINER ENFANT Le 12 février Si la figure est toujours associée au don de la vie, le libertin sadien substitue ici à la primauté des vies humaines la supériorité du principe d'énergie, qu'il incarne indifféremment dans l'explosion du volcan, l'incendie, l'embrasement du mercure, etc. Cf. la valeur symbolique du vif argent (nom usuel donné au mercure) au 18e siècle. |
SOURCE: |
Sade (Marquis de), Cent vingt journées de Sodome (Les)ou l. [édition inconnu].. |
CHERCHEUR/E: |
Martin C. |
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